Une Légende : Peter TOWNSEND biographies -> .

Nul n'a oublié ce légendaire Britannique, ce héros de la seconde guerre mondiale, avec le grade de Group Captain au sein de la Royal Air Force, soit une des plus hautes responsabilités dans le commandement suprême.
Sa légende est liée à celle de la Princesse Margareth d'Angleterre en un écho féerique où ces deux destinées sentimentales se sont confrontées dans un milieu hostile contre toute dérobade à l'étiquette royale. Qui, cependant par la suite, dut avoir à subir d'autres amours tumultueux, venus en bouleverser sa grande rigueur. Il y eut le Prince Charles, Diana, etc. qui, tour à tour, jonchèrent de leurs frasques les règles sacro saintes de l'ancestral protocole.
Parfois avec Yvonne, dans nos instants de nostalgies, nous essayons de regrouper des souvenirs communs pour, très souvent, trouver un débouché sur un de ses rayons ployant sous une multitude de charges allant des différents courriers manuscrits de toutes sortes de personnalités, aux coupures de presse de plus de 40 ans d'âge. Les différentes étagères de son immense bibliothèque, souvent, cachent un livre écrit par un illustre pensionnaire au milieu de tant d'autres, et heureusement qu'un strict classement les aligne en ordre de bataille, prêts à répondre à la moindre sollicitation. C'est ainsi que deux livres écrits par Monsieur André Escoulin sont précieusement alignés aux cotés d'autres auteurs parmi les plus célèbres.



Dans le rayon « manuscrits et photos », nous venons d'apercevoir une émergence et pour moi ce fut une autre émergence, celle du temps des royaumes en disparition et dont subsiste parmi les rescapés : le Royaume d'Angleterre. Un ange passa alors, auréolant par sa lumière nacrée de beaux yeux bleus dominant la grâce inégalée de la Princesse Margareth d'Angleterre. Tout près se tenait encore dans une pochette transparente, la photo de son amant lui ayant envahi le cœur et dont la séparation forcée, commandée par les rigueurs de la Couronne, conjuguées à celles de son rang, affectèrent sa santé pour le reste de ses jours. Peter Townsend, lui pareillement, se réfugia dans la composition de biographies, et toujours dans la petite aviation civile avec certains pionniers comme Henri Giraud, l'homme qui vainquit le Mont Blanc à bord d'un tout petit avion sur une piste que tout le monde imagine : quelques dizaines de mètres seulement, puis sur le Mont Aiguille en Triève avec quatre-vingts mètres que la nature du relief mettra à sa disposition.
Les Maillets, à leur tour, vinrent recueillir une petite part de cette légende.
L'histoire a ses facéties. Nul ne songeait avant la guerre de 39/45 à une pareille destinée du petit coin de crête où je faisais paître chèvres et vaches tout en rêvassant aux fabuleux exploits de ces pilotes qui surgissaient

Margareth est décédée le
9 février 2002 à l'age de 71 ans

inopinément de par derrière une montagne, car nous étions déjà tous au pays, subjugués par les acrobaties à hauts risques de notre grand Jérôme Cavalli.
Yvonne Caillet, à la tête de la commune pendant de nombreuses années : 18 ans soit trois mandats, n'eut de cesse de voir s'accomplir un de ses rêves suggéré par Henri Giraud lui-même : une altisurface près de chez elle à Capoue. En effet ce pilote d'exception, survolant tous les reliefs et connaissant tous les autres terrains de Montagne, insistera auprès d'Yvonne, au cours de ses visites gastronomiques à Capoue, pour créer cette aire de rêve. Les démarches furent entreprises, Elles se concrétisèrent par un heureux dénouement le 30 novembre 1964 dont acte : l'arrêté préfectoral : Agrément d'une Altisurface : N° 3560. Et chose qui m'avait le plus frappé, la voici : tout enfant, comme Astérix tombé dans la marmite, et à cause d'un oncle lui-même 71 ans aviateur sur la base d'Istres, je rêvais d'ailes et d'envols à l'échelle infantile. Alors, souvent sur ce bout de crête, je m'élançais, bras étendus pareils à de vraies ailes en éructant par la bouche, tant bien que mal un bruit de moteur, comme pour partir dans les airs. Malheureusement, le décollage en restait là, mais le rêve lui était tenace. Comme quoi les prémonitions peuvent bien parfois exister.
Très vite cette nouvelle aire d'atterrissage devint un lieu d'entrainement pour les Pilotes de Montagne dont leur siège à l'origine était à Veyrier du Lac près d'Annecy. Sa popularité franchit d'un bond les limites régionales. De là, le célèbre pilote Henri Giraud dont il est fait mention précédemment en fit son lieu de prédilection et souvent il s'envolait avec Yvonne.
C'est ici que la tournure, dans l'histoire de ce minuscule quartier de chez nous, des plus discrets, sur un petit coin du cadastre des Maillets, se vit gratifier d'une visite quasi princière, passée inaperçue, aucun journaliste n'ayant été averti : celle du célèbre Group Captain Peter Townsend ! dont ses ébats intimes avec la sœur de la reine Elisabeth d'Angleterre avaient, peu de temps auparavant, fait de lui le personnage le plus adulé dans les Cours d'Europe apportant ainsi en prime, un élément sans précédent au sein de la Famille royale. Sa grande séduction et son courage de combattant dans les rangs de la R A F l'avaient rendu fatalement irrésistible. Comment ces deux supers champions sont-ils devenus amis ? J'ai eu beau me replonger dans tous les documents d'époque sur Giraud, rien n'a filtré pour en surprendre les circonstances.
Cependant un fait bien authentique allait arriver.
Les voici tout à coup, un jour d'été de juillet 1968, en finale, face à la piste des Maillets. Henri Giraud était aux commandes d'un de ses appareils de Montagne, spécialement emprunté pour la circonstance. Il venait rendre un hommage à Yvonne qui avait si admirablement réalisé sa suggestion dans un passé encore tout proche.
Sitôt l'appareil rangé sur un coin de l'aire de stationnement en bout de piste, ils descendirent vers l'auberge de Capoue où déjà s'afférait Yvonne avec ses toques blanches pour le menu de midi, le mois en question étant plein à saturation.
Pour elle, soudain, ce fut la surprise. Henri Giraud, bien sûr ne lui était pas inconnu mais la venue soudaine de ce grand ami des cimes la laissa sans réaction un court instant. La surprise alla en s'amplifiant lorsqu'il lui présenta le mythique Groupe Captain Peter Townsend. « Les bras faillirent m'en tomber ! » dit-elle encore. Celui-ci, toujours courtisé par tous les paparazzis du monde, venir ici dans ce modeste lieu, sans escorte médiatique, seul avec un grand de l'aviation, comme de vieux copains, tenait du rêve.
Alors les conversations allèrent bon train, si bien que le temps passant vite et ayant d'autres projets pour la journée, ils devaient repartir. Ils acceptèrent un apéritif (certainement léger bien que les contrôles d'alcoolémie ne soient pas instaurés).
Ne voulant contraindre personne, ils gravirent seuls la pente les conduisant à l'avion, accompagnés seulement par un employé aux chambres de l'hôtel, Yvonne étant en effervescence dans l'immense salle de restaurant emplie à craquer de convives venus de tous les horizons en cette période estivale.
Vous découvrez en illustration ci-dessous une photo des deux géniaux aviateurs..


Cliché pris par l'accompagnateur de Capoue avant le décollage. Le capot du cockpit n'est pas rabattu.
Au premier plan on distingue bien la physionomie épanouie de Peter et aux commandes Henri Giraud ;
avec un passager, pilote lui aussi, sur le siège arrière.
Cette photo carte postale fut envoyée par Yvonne à Monsieur Giraud en vœux de bonne année.

Magnifique odyssée qui resta dans l'ombre ! Et pour l'exhumer il fallut que nous nous penchions sur celle non moins surprenante de ce grand Escoulin qui a tant œuvré dans I'AEROSPATIALE dont le monde entier connaît ses accomplissements.
Je retourne également sur moi-même, qui enfant me voyais dans les airs mais seulement en rêve, et qui aurait pensé que 55 à 60 ans plus tard, je m'octroie une petite portion de réalité en survolant à maintes reprises ces montagnes où mes impérissables racines m'ont donné la vie.


Il est décédé le 20 juin 1995 à l'age de 81 ans

Un des plus savoureux bonheurs me fut décerné le jour où aux côtés d'un pilote de Montagne, j'atterrissais avec une petite nièce sur le sol ancestral. La gorge nouée et des larmes aux coins des paupières, nous sortîmes de la carlingue afin d'imprégner de notre sol jusqu'à nos semelles de chaussures.

Gaston et Yvonne

P.S. Le siège de l'AFPM (Association Française des Pilotes de Montagne) a vu son siège déplacé à la suite de l'âge avancé de Monsieur Barrier ancien Président à Veyrier du Lac.
Curieusement, le nouveau Président Monsieur Noël Genet réside dans les Alpes de Haute Provence à Volonne et le siège social à l'aérodrome du Versoud 38420 Domène.
Afin de retracer un tout petit peu les souvenirs concernant Peter Tonwsend, j'ai moi-même encore en mémoire sa venue, alors médiatisée, vers 1964 environ, sillonnant l'Ardèche à bord d'une Land Rover et faisant escale au célèbre hôtel restaurant de La Cardinale à Baix.